Amivélo Reportage "The Voice"

Amivélo Reportage (AR): Bonjour, Jérôme. Tu exerces depuis quelques années déjà le rôle de speaker sur les courses de vélos amateur dans la région aquitaine, comment t'es venu cette passion ?

J.Permenas (J.P) : C'était peut-être prédestiné que je devienne speaker car déjà lorsque j'étais gamin et que je jouais avec des petits cyclistes en plastiques, je commentais à haute voix les courses imaginaires que je leurs faisais faire. Dés l'âge de cinq ans, j'étais aussi sur les courses pour encourager mes frères. Après c'est un peu un concours de circonstances qui a fait que j'ai franchi le pas de coureur amateur à speaker. En 2009, à Goizet, le speaker Jean-Pierre Combi commentait une de ces dernières courses. Je fini troisième et sur le podium je lui ai glissé pour plaisanter à l'oreille que je le remplacerais lorsqu'il arrêterait. Il a fait l'annonce au micro devant tout le public. Je riais moins surtout lorsque quelques mois plus tard le président de St Denis de Pile m'a contacté pour animer des courses. Je n'ai pas cependant trop tergiversé et je me suis lancé. De quelques courses, je suis passé à une vingtaine, puis une quarantaine. Aujourd'hui, c'est environ soixante courses que j'anime dont le Tour des 2 Sèvres avec les professionnels depuis 3 ans, sans compter les courses élites dont la finale de la coupe de France Dn3 à Mussidan par exemple.

AR : Quels ont été les éléments déclencheurs de cette envie d'être au micro ?

J.P : Plusieurs éléments ont été déclencheurs chez moi pour l'animation de la course cycliste. Je pense que d'être issu d'une famille de cycliste et d'avoir trempé dans ce milieu dés le plus jeune âge à faciliter les choses. D'avoir rencontré sur les courses de nombreux et grands coureurs aussi m'a aider à franchir le cap de coursier à commentateur de course cycliste. Je connais bien mon sujet et le milieu aussi. Je ne suis pas timide et j'ai cette passion pour la course et les coureurs. Un passage de l'autre coté du micro naturel en quelque sorte. Le vélo c'est vraiment ma vie et je me sens chez moi quand je commente une course.

AR : Animes-tu seulement des courses de vélos ou d'autres manifestations sportives ?

J.P : Pour l'instant, je n'anime et ne commente que des courses cyclistes. J'ai des propositions pour 2014 pour animer le trail de Pujols à coté de Castillon ainsi que celui de St Julien de Crempse en Dordogne au profit de la recherche pour la maladie de Charcot. Je reste ouvert à toute proposition d'animation concernant d'autres sports. Le cyclisme restant cependant mon sport favori et celui que je privilégie en premier

AR : Quel type de course préfères-tu commenter ?

J.P : Ho ! J'aime toutes les types d'épreuves dès l'instant ou il y a du spectacle et que les coureurs, le public répondent présent. J'adore les nocturnes, c'est vraiment ambiance particulière. Je m'éclate vraiment au Tour des 2 Sèvres ! Le micro s'allume dès 10h du matin. Ensuite l'étape comme speaker moto avec les interviews des directeurs sportifs. En roulant je commente l'étape. On me retrouve ensuite au podium avec mon complice Roland Bisiriex pour le protocole. J'anime aussi beaucoup d'épreuves Ufolep. Ce sont des courses très plaisantes qui demandent une grande attention avec des pelotons de différentes catégories qui tournent sur le même circuit en décalage. Il faut être très concentré durant toute l'après midi.

AR : Comment te prépares-tu avant une course que tu dois animer ?

J.P : Préparation plutôt normale, j'évite de me coucher trop tard la veille d'une course surtout lorsque j'en commente deux voir trois dans le week-end. Il m'est arrivé d'en commenter cinq en sept jours au mois de juin dernier. Je me fixe trois règles : Le respect des horaires, une tenue toujours correcte ainsi qu'être en forme et dynamique.

AR : As-tu des fiches coureurs ou autres pour t'aider dans cette préparation ?

J.P : Oui, j'ai des fiches coureurs sur un petit répertoire. Je le mets à jour toutes les semaines ce qui m'oblige parfois à une recherche de résultats sur internet. C'est primordial de connaître le palmarès des coureurs ou de savoir qui a gagné le dimanche précédent surtout si le vainqueur est au départ de la course que j'anime. Je ne conserve les classements qu'environ trois ans en arrière et jusqu'à la place de 5éme pas plus, sinon cela me ferait trop d'archives.

AR : Improvises-tu parfois ?

J.P : Ha !j'aime bien cette question ! Oui, bien sur que j'improvise parfois. Cela fait partie du jeu notamment avec le public sur les pronostics du vainqueur final dans l'échappée par exemple. Je me trompe rarement. Parfois aussi j'anticipe par rapport à la météo et j'explique aussi beaucoup les échappées, les contres, les écarts, les bordures et le travail d'équipe. Ce n'est pas une improvisation totale mais tenir le public en haleine entre 2 tours c'est vraiment faire vivre la course. Tout ce qu'il faut essayer de faire pour la rendre vivante, attrayante, je pourrais en parler pendant des heures.

AR : La relation avec les coureurs, le public, les organisateurs est-elle toujours bonne ?

J.P : Honnêtement sur l'ensemble, oui, cela se passe bien. Les organisateurs sont plutôt sympathiques et font le maximum pour faciliter mon travail sur les courses. Des courses catastrophiques au niveau organisation c'est arrivé quelques fois ou le club n'avait rien prévu, pas de partenaires à remercier, ni le nombre de tours, ni les résultats mais cela reste marginal et va beaucoup mieux depuis dans l'ensemble. Comme coureur j'étais connu et apprécié en tant que tel et cela à aussi faciliter mon passage de l'autre coté du micro. Bien que certains ne fassent pas la différence entre Jérôme le copain et Jérôme le speaker qui n'est pas toujours l'organisateur ou le responsable de l'épreuve mais c'est en général bon enfant.

AR : Comment cela se passe t-il avec ta famille car cette activité de speaker doit te prendre beaucoup de temps ?

J.P : Hum ! C'est à mon épouse et à mes enfants qu'il faudrait poser cette question. Je dirais que l'on gère et cela se passe bien mais c'est aussi toute une organisation un peu différente de celle du coureur que j'étais avant.. Mme Permenas intervient et nous livre son avis : Jérôme prend du temps pour préparer les courses ou il fait le speaker mais c'est quand même moins chronophage que les entraînements de coureur. Il peut le faire à la maison alors qu'avant c'était cinquante, soixante courses par an et il était moins disponible la semaine. Je travaille un week-end sur deux, alors on s'organise pour la logistique : la garde des petits, les repas, les déplacements, etc... De me rendre sur les courses une semaine sur deux c'est même mieux et moins lassant. Je retrouve les copines, visite les villages avec les enfants sans avoir la pression du résultat, du bidon à donner et de la déception du coureur à la fin de l'épreuve. De plus de voir Jérôme épanoui lorsqu'il part sur une course avec le sourire et qu'il puisse continuer à vivre sa passion pour le vélo de cette façon c'est très agréable pour l'équilibre de notre famille. Des avantages sans les inconvénients de la vie avec un cycliste.

AR : Quel regard portes-tu sur l'évolution du cyclisme amateur aujourd'hui en étant de l'autre coté du micro après avoir été coureur toi aussi?

J.P : J'ai arrêté de courir il y a peu de temps en 2009 donc je dirais que le premier regard se porte sur le matériel qui évolue très très vite. De mes débuts à la fin de ma carrière de coureur amateur j'ai pu constater que les entraînements et les méthodes ont changé aussi. Avant les gars coupaient vraiment l'hiver en Novembre, Décembre et reprenaient doucement après le réveillon. Aujourd'hui je vois des coureurs qui enchainent la saison route avec celle de cyclo-cross voir celle de piste. Je ne suis pas certain que ce soit la meilleure solution pour durer ou récupérer lorsque l'on a beaucoup couru de Mars à Octobre. Dans les grandes courses ou je côtoie beaucoup de directeurs sportifs je constate que les programmes sont clairs avec des périodes de repos, le calendrier du coursier mieux adapté que par le passé, les braquets pas aussi gros que l'on croit et que l'on travaille aussi beaucoup la souplesse. C'est un autre regard et une autre approche très intéressante pour moi. Je ne vais pas laisser cette question sans parler du dopage qui est à mon avis ce qui a pourri notre sport et changé le regard de gens sur celui-ci depuis de nombreuses années. C'est dommage et regrettable pour l'image de notre sport et pour espérer attirer plus de jeunes dans les écoles de cyclisme aussi. Je garde quand même l'espoir que les têtes pensantes des instances dirigeantes arriveront à faire que le cyclisme redevienne un sport vraiment propre.

AR : Ta voix, fais-tu quelque chose de particulier pour l'entretenir ?

J.P : Non, rien de particulier au niveau de l'entretien pour garder la voix. J'essaye seulement de ne pas prendre froid. Durant les épreuves de plusieurs jours ou elle est plus sollicitée, je bois beaucoup d'eau et dés fois une pastille de Lysopaïne avant le coucher.

AR : Tu participes aussi à une émission de radio depuis quelques mois, peux-tu nous en parler ? C’est en direct live ? Sur quelle radio?

J.P : Oui ! Depuis le mois de Septembre 2012 je suis chroniqueur sur la radio RCM à Cercoux. L’émission se déroule en direct le vendredi de 13h à 15h. Elle s’appelle « Coup de Sifflet ». Nous sommes deux intervenants avec le présentateur. J’y parle de vélo bien sur avec l’annonce des résultats du week-end passé ainsi que des courses programmées pour le samedi et le dimanche suivant. Je peux aussi parler de différents sujets lorsqu’il reste du temps d’antenne disponible. L’autre chroniqueur s’occupe du football et du rugby. Depuis le mois de Janvier 2013, nous avons désormais à chaque émission un invité voir plusieurs. Ce sont soit des champions d’une discipline connue, soit des dirigeants de sports moins connus du grand public que nous essayons de mettre en avant à l’antenne. C’est une amélioration importante de l’émission. Il est possible d’écouter celle-ci sur les fréquences suivantes 99.2 pour le Nord Gironde et 103.0 en région Saintonge ou encore sur le net RCM.FR.

AR : Des podscasts de ces émissions auxquelles tu participes existent-elles ? Si oui, ou peut-on les trouver pour que ceux qui ne te connaissent pas et qui auraient envie de te découvrir ?

J.P : Des enregistrements en podcasts ne sont pas disponibles mais il existe une page Face book « Coup de Sifflet » ou l’on peut retrouver les émissions semaine par semaine. Il est possible par ce lien de les écouter ou de les enregistrer. On peut aussi découvrir qui sera l’invité de la semaine suivante. Je précise que je participe à l’émission un vendredi sur deux en alternance avec Jean-Jacques Szkolnic. Cela peut varier aussi car là c’est moi qui fais les deux vendredi qui arrivent (22/03 et 29/03).

AR : Le mot de la fin ?

J.P : Le mot de la fin. Tout d’abord, MERCI beaucoup à tous les Ami vélos, à toi, ainsi qu’à tous ceux qui sont derrière ce projet « AmivéloReportage ». C’est une superbe idée, il fallait y penser et Ami vélo l’a fait. Je me suis vraiment amusé à répondre aux questions. C’est avec joie que j’ai participé et une fierté pour moi d’avoir des amis comme vous. Longue vie et réussite à ce très beau projet. A très bientôt, surement sur une course pour bon nombre d’entre vous en Aquitaine. Amitiés à tous. Jérôme Permenas.